Comprendre les investissements dans la recherche sur la santé des Autochtones aux IRSC

La RSA est définie comme la recherche liée à la santé ou au mieux-être qui est réalisée par des communautés des Premières Nations, inuites ou métisses ou avec leur participation, ou encore qui est ancrée dans leur vision du monde, et repose sur leur sagesse, leurs cultures, leurs expériences ou leurs systèmes de connaissances, passées ou actuelles. La définition intégrale figure à la page Web des IRSC sur la RSA.

Les IRSC déterminent la pertinence par rapport à la RSA au moyen d'un processus de validation fondé sur leur définition de la RSA ainsi que sur les recommandations formulées par le Conseil consultatif de l'Institut de la santé des Autochtones (CCI) au moment de la soumission de la demande. Ce processus s'appuie sur les renseignements fournis dans la demande afin d'évaluer la concordance des projets avec les principes relatifs à la RSA. Un projet est jugé pertinent par rapport à la RSA s'il répond aux critères suivants :

1. il porte sur les Autochtones (Premières Nations, Inuits et Métis) au Canada ou à l'échelle internationale; et
2. il témoigne d'un leadership autochtone; et/ou
3. il témoigne d'un recours à des méthodes autochtones.

Les projets sont inclus en totalité ou au prorata selon la mesure dans laquelle ils répondent à ces critères. La répartition au prorata tient compte, entre autres, de facteurs tels que les populations particulières visées et le lieu de la recherche. Ces calculs représentent les meilleures estimations disponibles, reconnaissant les limites inhérentes aux sources de données.

Une fois la pertinence du projet confirmée par rapport à la RSA, une évaluation supplémentaire est réalisée afin de déterminer la pertinence par rapport à la recherche suivant une approche fondée sur les distinctions, c'est-à-dire si le projet porte sur les priorités en matière de santé propres aux Premières Nations, aux Inuits ou aux Métis, ou à une combinaison de deux ou trois de ces groupes.

Les projets qui ne précisent pas un groupe particulier, mais qui respectent les principes relatifs à la RSA sont classés dans la catégorie générale de RSA et inclus dans les calculs globaux. Ces projets emploient des termes génériques tels que « peuples autochtones » sans préciser une approche ou un leadership fondés sur les distinctions.

La valeur de référence des investissements dans la RSA correspond à la proportion moyenne de projets liés à la RSA financés au cours des exercices financiers de 2014-2015 à 2016-2017. Cette valeur de référence (2,1 %) a été établie à la suite d'un processus de revalidation mené en 2018 afin d'améliorer la précision des estimations des investissements dans la RSA.

Les projets inclus dans cette valeur de référence ont été validés selon une méthode antérieure et ne figurent pas dans la ventilation de la recherche suivant une approche fondée sur les distinctions instaurée en 2022-2023. Toutefois, ils font toujours partie de l'investissement total dans la RSA et servent de point de référence pour évaluer les progrès réalisés au fil du temps.

De l'exercice financier 2017-2018 à 2023-2024, 5,1 % des dépenses en subventions et bourses des IRSC ont été consacrées à la formation et au soutien professionnel, alors que cette proportion s'élève à 1,5 % pour la formation et le soutien professionnel liés à la RSA. La formation et le soutien professionnel regroupe des subventions et des bourses de recherche principalement attribuées dans le cadre de concours de recherche libre. Certaines bourses pour stagiaires relèvent de recherches priorisées, telles que les bourses de recherche au doctorat s'inscrivant dans une annonce de priorités. En combinant les investissements dans la formation et le soutien professionnel et ceux dans la recherche priorisée, la part totale consacrée à la formation en matière de RSA atteint 3,1 %.

Les IRSC offrent également un soutien indirect aux stagiaires par l'entremise de subventions. Chaque année, les chercheurs et chercheuses ainsi que les établissements soumettent des estimations concernant les salaires et les allocations pour les stagiaires. Toutefois, ces estimations générales ne sont pas prises en compte dans le calcul des investissements totaux dans la formation et le soutien professionnel pour la RSA.

Les investissements dans la RSA peuvent fluctuer d'une année à l'autre et au fil du temps, car ils sont déterminés en fonction des dépenses liées à la RSA engagées au cours de l'exercice, par rapport au total des dépenses en subventions et bourses des IRSC. Le maintien de ces investissements repose sur un afflux constant de nouvelles demandes liées à la RSA, ce qui souligne l'importance de poursuivre les efforts de renforcement des capacités dans ce domaine.

Les processus actuels de validation des données, dont ceux concernant la recherche suivant une approche fondée sur les distinctions, ne permettent pas d'isoler les investissements destinés aux populations autochtones en milieu urbain en particulier. Toutefois, les projets pertinents sont recensés et pris en compte dans les calculs globaux.

Le processus de validation n'utilise pas de données fondées sur l'identité. Il détermine plutôt les investissements dans la RSA en fonction de données probantes sur le leadership autochtone, la méthodologie ou les deux. Dans le même ordre d'idées, les IRSC, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et le Conseil de recherches en sciences humaines ont tenu une série de consultations et publié un rapport ainsi que la Politique interorganismes sur l'affirmation de la citoyenneté et de l'appartenance autochtones.

Les IRSC reconnaissent que l'engagement à investir 4,6 % pris dans le plan d'action pour la RSA repose sur les données du recensement de 2016, alors que le recensement de 2021 montre que les Premières Nations, les Inuits et les Métis représentent 5,0 % de la population totale du Canada.

Les IRSC sont résolus à renforcer de façon convenable et durable le soutien à la RSA. Pour ce faire, l'organisme met de l'avant des initiatives fondées sur les distinctions visant à répondre aux priorités en matière de santé propres aux Premières Nations, aux Inuits et aux Métis. Les efforts des IRSC en ce sens s'appuient également sur le plan stratégique interorganismes Établir de nouvelles orientations à l'appui de la recherche et de la formation en recherche autochtone au Canada, et sur les conseils du Cercle de leadership autochtone en recherche. Les démarches d'amélioration en cours prévoient notamment l'élargissement de l'admissibilité des Autochtones au sein d'organismes communautaires à présenter des demandes de financement, la simplification du processus d'admissibilité des organisations autochtones à administrer des fonds de recherche des IRSC, de même que le renforcement du recrutement d'évaluatrices et évaluateurs autochtones et le soutien à la formation des évaluatrices et évaluateurs non autochtones.