Message de Norman Rosenblum, directeur scientifique de l’INMD
Février 2024

L’Institut axe ses priorités stratégiques sur l’amélioration de la santé nutritionnelle et métabolique de l’ensemble de la population canadienne. La recherche sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle s’inscrit au cœur de ces priorités, en particulier pour le Nord du Canada. D’ailleurs, les membres du Conseil consultatif de l’INMD se réuniront à Yellowknife en mai 2024 dans le but d’apprendre directement des communautés les défis qu’elles doivent surmonter et les stratégies qu’elles mettent en œuvre pour remédier au problème de sécurité alimentaire et nutritionnelle et ainsi réduire le risque associé d’affections métaboliques, dont le diabète de type 2, la maladie rénale chronique et la stéatose hépatique d’origine métabolique. Dans ce contexte, j’attire votre attention sur le rapport Leadership et équité dans la recherche nordique, qui appuie notre compréhension commune du programme de recherche en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le Nord du Canada. Ce rapport a récemment été publié par le Conseil des académies canadiennes (CAC), un organisme sans but lucratif qui réunit des experts pour évaluer les preuves qui existent sur les questions scientifiques complexes d’intérêt public afin d’éclairer les décisions au Canada. Un consortium d’organismes de recherche sur l’Arctique dirigé par ArcticNet a commandé ce rapport au CAC qui a formé un comité d’experts sur l’avenir de la recherche dans l’Arctique et le Nord canadiens pour répondre à la question suivante : À partir de l’évaluation des connaissances et des données probantes actuelles, quels sont les principaux éléments fondamentaux nécessaires pour créer un réseau scientifique arctique et nordique de premier plan au Canada, qui soit inclusif, collaboratif et efficace?

Le comité d’experts a orienté le rapport sur l’affirmation des droits autochtones (y compris le droit à l’autodétermination) et les responsabilités associées au respect de ces droits, en s’appuyant sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA) et les appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada. Il a cerné quatre éléments clés nécessaires pour garantir que la recherche dans l’Arctique et le Nord au Canada soit inclusive, collaborative et éthique : i) la recherche au Canada doit être juste et donc menée dans le respect du droit à l’autodétermination des peuples autochtones, ii) l’inclusivité et l’efficacité de la recherche exigent que le système garantisse la sécurité culturelle des systèmes de connaissances autochtones et de toutes les données qui s’y rapportent, le tout étant enraciné profondément dans le statut, les droits et les rôles distincts des peuples autochtones, iii) tous les aspects de la recherche arctique et nordique au Canada, y compris les processus et les résultats, doivent également être accessibles et iv) la recherche doit être fondée sur l’obligation de rendre des comptes et ancrée dans la responsabilité et la réciprocité.

Enfin, le comité y recommande des mesures propres aux bailleurs de fonds et dresse un tableau des responsabilités des différents acteurs pour favoriser la création d’un système de recherche dans l’Arctique et le Nord qui soit inclusif, collaboratif et éthique. Bien que nombre de ces mesures ou responsabilités s’apparentent à des efforts déployés par les IRSC pour améliorer la recherche sur la santé des Autochtones, il reste encore du travail à faire pour tenir compte des aspects uniques de cette recherche. Je vous encourage à lire le rapport, qui met en lumière certaines façons dont nous pouvons ensemble améliorer notre action, et pour cela, je félicite le comité d’experts pour son travail sur cet important sujet.

Norman Rosenblum, M. D., FRCPC, MACSS
Directeur scientifique
Institut de la nutrition, du métabolisme et du diabète

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