Message de Norman Rosenblum, directeur scientifique de l’INMD
Mai 2022

Le Canada souligne en mai le Mois de sensibilisation à la maladie cœliaque (MC), lequel se déroule cette année sous le thème « Pourrait-ce être la maladie cœliaque? » Cette maladie auto-immune figure parmi les plus répandues, et on estime qu’une personne sur cent en est atteinte au Canada; toutefois, environ 90 % des cas demeurent non diagnostiquésNote en bas de page 1. Comme cette maladie présente de multiples signes cliniques – certains patients peuvent souffrir de graves symptômes gastro-intestinaux et de malabsorption, d’autres, de symptômes extra-intestinaux ou d’aucun symptôme –, son diagnostic demeure un défi. Selon une étude canadienne réalisée en 2013, l’âge moyen du diagnostic de MC est de 45 ans, ce qui signifie un retard de diagnostic moyen de 12 ansNote en bas de page 2. Cette année, l’Association canadienne de la maladie cœliaque (ACMC) et d’autres organismes poursuivent leurs efforts de sensibilisation à la maladie.

La MC est un trouble auto-immun chronique où l’ingestion de gluten chez les personnes prédisposées entraîne une réponse immunitaire mucosale qui crée des lésions dans l’intestin grêle caractérisées par l’atrophie villositaire et l’hyperplasie des cryptesNote en bas de page 3. Les personnes atteintes de MC sont deux fois plus à risque de présenter une coronaropathie et quatre fois plus à risque de développer un cancer de l’intestin grêleNote en bas de page 4. Un lien a également été établi entre la MC et de nombreuses maladies auto-immunes et idiopathiques, y compris le diabète de type 1 (de 3 à 12 % environ des diabétiques de type 1 sont aussi atteints d’une MC)Note en bas de page 3. Le seul traitement actuel contre la MC consiste à s’astreindre à un régime alimentaire strict duquel le gluten doit être banni à vie, ce qui s’avère difficile vu la présence du gluten dans une si grande variété d’aliments. Le régime est aussi dispendieux, et sa valeur nutritionnelle possiblement limitée, sans compter que les exigences du régime sont difficiles à satisfaire dans de nombreux pays. 

La prévalence de la MC est en hausse partout dans le monde; bien que sa cause demeure nébuleuse, elle pourrait avoir un lien avec des changements dans les habitudes alimentaires et l’hygiène qui perturbent le microbiote intestinalNote en bas de page 5. Les IRSC financent d’importantes recherches qui pourraient guider la mise au point d’un traitement contre la MC. Par exemple, l’équipe de la Dre Elena Verdu explore actuellement l’interaction entre l’alimentation et le microbiote intestinal dans la pathogenèse de la MC, afin de repérer des groupes de bactéries intestinales capables de mieux digérer les protéines de blé dans l’espoir de prévenir ou de traiter la MC.   

La recherche sur la MC a beaucoup évolué au cours des dernières décennies, surtout sur les interactions entre la maladie, l’alimentation et l’environnement. Bien qu’un régime alimentaire sans gluten demeure le seul traitement efficace contre la MC, les chercheurs dans le domaine de la MC poursuivent leurs efforts en vue de découvrir d’autres traitements possibles et d’accroître la sensibilisation à la maladie.

Norman Rosenblum, M.D., FRCPC, MACSS
Directeur scientifique
Institut du métabolisme, de la nutrition et du diabète des IRSC

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