Message de Norman Rosenblum, directeur scientifique de l’INMD
Mars 2019

Il est important pour les organismes de financement, les chercheurs et nos intervenants de comprendre les conditions qui mènent à l’innovation, aux découvertes transformatrices et à leur application. Dans leur récent article publié dans Nature, Wu et ses collègues utilisent une approche novatrice pour déterminer si les produits de la recherche (articles, brevets ou projets) issus de petites et de grandes équipes de chercheurs apportent des suggestions ou des solutions scientifiques. Les petites équipes étaient plus susceptibles de suggérer (ou de « bousculer ») des idées, tandis que les grandes équipes avaient plus de chances de développer des idées existantes et de consolider des paradigmes. Un message clé à retenir de cette étude est que les petites et les grandes équipes ont toutes deux un rôle essentiel à jouer en recherche-développement, et que les équipes comptant cinq chercheurs principaux ou moins sont plus susceptibles de « bousculer » le statu quo dans leur façon de penser et leur production scientifique. Ces résultats valent la peine d’être examinés soigneusement tandis que nous formons nos propres équipes de collaborateurs et concevons des stratégies pour stimuler la recherche nouvelle. Je serais très intéressé de connaître votre opinion sur cet article et sa pertinence par rapport à votre propre expérience, et je vous invite à me transmettre vos réflexions par courriel.

Un autre article récemment publié dans Nature, How secret conversations inside cells are transforming biology (Dolgin, 2019), présente un point de vue différent sur les conditions propices aux découvertes scientifiques. Cet article débute par un compte rendu d’une recherche de la Dre Jean Vance (Université de l’Alberta) qui documente l’interaction entre les mitochondries et le réticulum endoplasmique, ainsi que le rôle de cette interaction dans la synthèse des phospholipides (Vance, 1990). Ces travaux ont établi les fondements de recherches futures sur les processus cellulaires, comme le transport intercellulaire, et sont maintenant considérés comme fondamentaux dans le domaine en pleine expansion des interactions entre organelles, avec des implications pour une grande variété de maladies, dont le diabète de type 2 et la maladie d’Alzheimer. L’article de Dolgin souligne le caractère limitatif des efforts de recherche cantonnés dans un secteur, laissant entendre que la diffusion des connaissances entre chercheurs de différents milieux est un facteur pouvant accélérer le rythme des découvertes scientifiques.

Je vous souhaite à tous le bonheur et la santé pour le printemps 2019.

Dr Norman Rosenblum, M.D., FRCPC
Directeur scientifique de l’INMD des IRSC

Additional reading

WU, L, WANG, D et EVANS, J.A. « Large teams develop and small teams disrupt science and technology », Nature, 2019, 566: 378-382. DOI: 10.1038/s41586-019-0941-9

DOLGIN, E.  « How secret conversations inside cells are transforming biology », Nature, 2019, 567(7747): 162-164. DOI: 10.1038/d41586-019-00792-9.

VANCE, J. E. J. « Phospholipid synthesis in a membrane fraction associated with mitochondria », Biol. Chem., 1990, 265, 7248–7256. Accessible au moyen de Pubmed (en anglais seulement).

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