Message du Dr Norman Rosenblum à l’occasion du Mois national du rein

L’Institut de la nutrition, du métabolisme et du diabète des IRSC (INMD des IRSC) collabore avec des partenaires, des réseaux, des initiatives et des chercheurs financés par les IRSC qui travaillent dans ce domaine, afin d’aider à promouvoir la sensibilisation aux maladies rénales et à la recherche connexe. Pour mieux faire connaître les greffes de rein et les importants travaux de recherche sur le sujet, les IRSC ont reçu en entrevue le Dr Norman Rosenblum, directeur scientifique de l’INMD des IRSC, et la Dre Marie-Josée Hébert, de l’Université de Montréal, qui codirige le Programme national de recherche en transplantation du Canada. Nous avons également rediffusé un entretien mené par David Coulombe, notre spécialiste des médias, sur MAtv avec Mme Valérie Clairoux, greffée du rein, et Mme Anick Charrette, donneuse d’organe.

Mars est le Mois national du rein et se prête ainsi bien au bilan de la recherche canadienne sur les maladies rénales, ainsi qu’aux partenariats, aux initiatives et aux réseaux mis sur pied pour améliorer la santé rénale des Canadiens. Comme la Journée nationale du rein a lieu cette année le 8 mars et coïncide avec la Journée internationale des femmes, le Mois du rein a pour thème « Le rein et la santé de la femme : un facteur majeur à ne pas négliger ». Pour de plus amples renseignements à ce sujet, veuillez consulter la page Web de l’Institut de la nutrition, du métabolisme et du diabète des IRSC.

Les IRSC et les chercheurs travaillent de concert pour garantir une vie normale aux greffés du rein

  • Transcription

    Dr Norman Rosenblum, Directeur scientifique, Institut de la nutrition, du métabolisme et du diabète des IRSC

    Norm Rosenblum : Bonjour, je suis Norm Rosenblum, directeur scientifique de l’Institut de la nutrition, du métabolisme et du diabète des Instituts de recherche en santé du Canada. Fait surprenant pour certaines personnes au Canada : près de 1 Canadien sur 10 est touché par une maladie rénale.

    1 Canadien sur 10 est touché par une maladie rénale

    Les transplantations de rein constituent une des solutions disponibles

    Norm Rosenblum : Pour les personnes qui évoluent vers l’insuffisance rénale complète et qui ont besoin de traitements de dialyse, le don de rein est primordial dans la gestion de leur maladie : c’est une intervention qui change leur vie.

    « Faire un don d’organe est d’une importance cruciale. »

    Norm Rosenblum : Lorsqu’on pense à la viabilité d’un rein donné il y a trois ou quatre décennies, on constate que des progrès remarquables ont été accomplis.

    Le taux de succès des transplantations de rein provenant de donneurs vivants varie aujourd’hui entre 90 et 95 %

    Deux meilleures amies se sont lancées dans une opération de sauvetage. L’une d’elles a offert son rein à l’autre.

    Son diagnostic

    Valérie Clairoux : C’est ton système immunitaire qui s’attaque à tes reins, comme toute maladie auto-immune, et à un moment donné, il y en a un qui gagne. Dans ce cas-là, le système immunitaire a fait chuter carrément mes reins.

    Son cadeau

    Anick Charrette : Je savais qu’elle faisait de la dialyse, mais quand je l’ai vue avec son attirail se « patenter » ça, comme si de rien n’était! Ça faisait une couple de mois qu’elle en faisait, et ça faisait partie de sa vie. Elle se branche après le ventre, avec le sac de liquide qui doit devenir chaud, elle va le coller sur la toilette… J’étais renversée de voir combien c’était grave.

    Jour de l’opération

    Anick Charrette : On était vraiment bien entourées, je me sentais appuyée. La chirurgienne, quand je suis retournée la voir après, elle m’a fait un câlin tellement elle était contente que ç’avait bien été.

    David Coulombe : Étiez-vous ensemble dans la même salle d’opération?

    Valérie Clairoux : Non, mais…

    Anick Charrette : Presque.

    Valérie Clairoux : C’était tellement particulier. On s’est vues vite fait le matin de l’opération. Elle est partie se faire opérer, et j’attendais. Je pensais même pas à mon opération. J’espérais qu’elle soit correcte.

    Anick Charrette : Ils sont venus me chercher, et je sais que le rein d’Anick va être retiré dans les 15 prochaines minutes. Parce qu’ils le prennent d’Anick et le mettent directement, il n’a pas le temps de mourir.

    Quand on est passés dans le corridor de la salle d'opération, on m’a arrêtée. Ils ne font jamais ça. Mais il y a quelque chose qui se passait ce matin-là, dans la salle d’opération. Moi je dis tout le temps qu’on avait des anges qui nous suivaient. Nos parents étaient là. Son père est décédé deux mois avant l’opération, et mes deux parents sont décédés. Je me suis qu’ils étaient là, il y avait quelque chose qui se passait. Ils m’ont dit : «Ta meilleure amie est dans cette salle-là puis regarde la télé : c’est son rein, bien, ton rein qu’on voit. »

    Ça m’a envahie, il y a quelque chose qui s’est passé, et honnêtement, j’étais bien. Je me suis dit que ça va bien aller. Je n’avais plus de stress. On m’a rentrée dans la salle d’op, je ne me rappelle rien, je me suis réveillée avec un nouveau rein.

    David Coulombe : Avec le rein de ta meilleure chum

    Anick Charrette : Cadillac, ç’a l’air!

    Sur la voie du rétablissement

    David Coulombe : Comment ça va?

    Valérie Clairoux : Ça va très bien, ça fait un peu plus de trois mois que j’ai reçu le rein d’Anick. Honnêtement, je vais 100 fois mieux qu’avant. J’ai retrouvé mon appétit, je dors la nuit, ce que je faisais rarement avec la dialyse péritonéale. Donc, c’est une qualité de vie qui est revenue.

    David Coulombe : Tant mieux. Anick?

    Anick Charrette : C’est le plus beau cadeau d’entendre ça, c’est mission accomplie. Moi aussi ça va bien.

    La source d’inspiration des chercheurs financés par les IRSC

    Dre Marie-Josée Hébert, Vice-rectrice à la recherche, à la découverte, à la création et à l'innovation, Université de Montréal

    Marie-Josée Hébert : Là, c’était la marche de la Fondation canadienne du rein. Donc j’avais amené mon fils pour participer à la marche. Et puis mon fils devait avoir une dizaine d’années, pas tellement plus que ça. Et puis, bon, je lui avais dit, on va aller marcher ensemble pour combattre les maladies du rein, et puis tu vas voir mes patients. Et puis, ça l’intéressait parce que il savait bien que, souvent, j’étais de garde les weekends, le soir, et puis il se demandait, qu’est-ce qu’elle fait maman quand elle est à l’hôpital, et puis tout ça.

    Et puis donc, on commence la marche, et puis il regardait. Je lui présente certains de mes patients, et puis il n’avait pas de l’air si content que ça, en fait. Et puis, à un moment donné, il me dit : tes patients, maman, ils n’ont pas de l’air malade. Bien Benoît, c’est pour ça que je travaille, c’est pour qu’ils n’aient pas l’air malade. C’est pour qu’ils ne soient pas malades, mes patients.

    Et il disait, je comprends. Je comprends pourquoi tu n’es pas là le weekend parfois, là. Je comprends pourquoi il faut que tu t’en occupes. Ils vont bien tes patients. Et puis, on était tous les deux contents.

    Remerciements : Nous aimerions remercier DrNorman Rosenblum, Mme Anick Charrette, Mme Valérie Clairoux et Dre Marie-Josée Hébert pour leur participation à cette vidéo.  

    Mentions : MAtv Outaouais et l’Université de Montréal, qui ont fourni des séquences vidéos.

Un directeur scientifique des IRSC attire l’attention sur la recherche sur les maladies du rein et la contribution des chercheurs dans ce domaine

  • Transcription

    Dr Norman Rosenblum, Directeur scientifique, Institut de la nutrition, du métabolisme et du diabète des IRSC

    Norm Rosenblum : Parlons un moment de la contribution des Canadiens à la recherche sur le rein. Je crois que nous pouvons en être très fiers. En réalité, pour un pays comptant seulement 35 millions d’habitants et doté d’une communauté de recherche sur le rein plutôt modeste, notre contribution est remarquable dans nombre de domaines. Et elle se poursuit dans le domaine des maladies rénales.

    Le Canada a contribué de façon importante à la recherche sur le rein

    Norm Rosenblum : Pour ne donner que quelques exemples, je pense, au cours des dernières années, à la compréhension de la manière dont l’eau et les sels sont transportés à travers les reins pour être éliminés ou non, et de la façon dont les troubles du rein influent sur ce type de physiologie — des questions essentielles pour notre bien-être.

    Il en va de même des nombreuses maladies – dans une grande mesure immunitaires, mais pas entièrement – qui affectent ce que nous appelons les unités de filtration du rein, ou néphrons. Certains chercheurs canadiens d’envergure nous ont aidés à comprendre comment ces maladies surviennent, et quels traitements conviennent le mieux pour elles.

    Des chercheurs tentent de mieux comprendre et traiter les maladies du rein

    Norm Rosenblum : Nous avons aussi quelques recherches d’envergure qui sont en cours sur la maladie rénale diabétique, très importante d’un point de vue statistique. La maladie rénale diabétique et l’insuffisance rénale causée par le diabète représentent un énorme fardeau pour les Canadiens. Un travail important est donc fait dans ce domaine.

    Enfin, je pourrais souligner de quelle façon nous prenons soin des personnes atteintes de maladies chroniques. Le Canada dispose d’un important réseau qui s’est donné pour mission, en partie, de comprendre comment faire pour que ces personnes aient accès au bon traitement, au bon moment. Et comment organisons-nous les soins de santé pour améliorer la qualité de vie des patients? Pour cela aussi, nous avons de très bons chercheurs partout au pays qui travaillent ensemble.

    Nous voulons également savoir comment faire en sorte que les patients obtiennent le bon traitement au bon moment

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