Les IRSC subventionnent un projet sur l'évaluation de l'efficacité de l'immunoglobuline équine spécifique à Ebola contre une souche létale du virus (Zaïre) dans des modèles expérimentaux

Chercheur principal : Darwyn Kobasa

Le virus Ebola est un agent pathogène endémique d'une grande partie de l'Afrique. Depuis sa découverte en 1976, plusieurs éclosions du virus ont été rapportées avec des taux de mortalité allant jusqu'à 90 %. Bien que la plupart de ces éclosions aient touché des villages isolés, la dernière épidémie d'Ebola dans trois pays de l'Afrique de l'Ouest en 2014 a causé 28 616 infections et 11 310 décès, ainsi que la propagation de l'infection dans de multiples pays ailleurs dans le monde. Cet évènement a mis en lumière la capacité du virus de provoquer des pandémies. Des vaccins préventifs sont actuellement mis au point ainsi que des options de traitement par anticorps et antiviraux, mais aucune intervention médicale approuvée sur des humains n'existe encore contre le virus Ebola. Nous évaluons un nouveau traitement à base d'anticorps créé par les sociétés américaines Integrated BioTherapeutics inc. et Emergent BioSolutions. Le traitement se compose d'une préparation contenant un anticorps spécifique à Ebola produit par des chevaux vaccinés contre le virus, qui est ensuite traitée et purifiée pour utilisation chez des individus infectés. Nos évaluations préliminaires ont été effectuées avec des souris et des cochons d'Inde, animaux fréquemment utilisés comme modèles pour l'évaluation de vaccins et de traitements contre Ebola. Les résultats des études révèlent que les animaux déjà infectés par le virus bénéficient d'une puissante protection contre la maladie, dont le niveau peut atteindre 100 % selon le déroulement du traitement. Les résultats de ces études servent actuellement à mener une expérience avec des macaques rhésus utilisés comme modèles de l'infection, dans le cadre de la dernière et plus exigeante étape de l'évaluation du produit.   

Le virus Ebola ne constitue qu'un membre d'une famille de virus appelée filovirus, qui peut causer des maladies graves et des taux élevés de mortalité chez l'humain. Plusieurs filovirus ont déjà causé des épidémies à grande échelle, et tous risquent d'en causer d'autres à l'avenir. Une des limites des nombreux vaccins et traitements contre Ebola actuellement mis au point est qu'ils seront quasi inutiles contre les autres filivirus. Des traitements à base d'anticorps sont actuellement mis au point sur une plateforme équine afin de couvrir un plus grand nombre de filovirus, dont Marburg et Soudan. Ce qui fait la force de la plateforme équine pour la création d'un traitement à base d'anticorps est sa capacité de déploiement et d'expansion rapides pour faire face à n'importe quel de ces virus ou même à un virus auparavant inconnu. C'est pourquoi les études actuelles croient en la valeur potentielle du produit existant pour le traitement du virus Ebola et de la plateforme équine pour la création de traitements aux anticorps comme stratégie de défense contre toute éclosion future d'un virus contagieux et virulent pour lequel il n'existe pas déjà de traitement.   

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