Réussites associées à la subvention de recherche novatrice sur Ebola des IRSC

L'épidémie d'Ebola qui a balayé l'Afrique de l'Ouest entre 2014 et 2016 est passée dans l'histoire comme la plus dévastatrice à frapper la communauté internationale. Durant l'épidémie, notre équipe s'est déployée sur deux fronts. Sur le premier, nous aidions l'Organisation mondiale de la santé et Médecins sans frontières en offrant des services de diagnostic directement sur le terrain par l'intermédiaire d'équipes de scientifiques travaillant en alternance. Sur le deuxième, les scientifiques et étudiants restés au Laboratoire national de microbiologie ont réorienté leurs efforts sur l'étude de cette nouvelle souche du virus Ebola. Une analyse initiale des données de séquençage du virus a effectivement démontré sa différence importante par rapport aux souches responsables des éclosions antérieures, ce qui nous a amenés à nous demander si ces différences étaient attribuables aux différences phénotypiques observées en Afrique de l'Ouest, comme la virulence ou le taux de transmission plus élevés. C'est dans le cadre de la subvention de recherche novatrice sur Ebola des IRSC que nous avons entrepris de répondre à ces questions.

Le début de la période de financement a coïncidé avec l'achèvement d'une expérience sur des primates non humains visant à caractériser le cours de la maladie associée à cette nouvelle souche ouest-africaine du virus Ebola. Cette expérience a mené à la publication d'un article dans une revue à comité de lecture démontrant qu'une des nouvelles variantes isolées au tout début de l'éclosion du virus avait un niveau de réplication plus élevé qu'une souche responsable d'une éclosion antérieure, et causait plus de dommages aux tissusNote en bas de page 1. Avec le soutien des IRSC, l'étape suivante a consisté à vérifier l'existence d'une corrélation entre ces conclusions et le taux de transmission plus élevé du virus, une question capitale et grandement pertinente compte tenu de l'étendue de l'épidémie en Afrique de l'Ouest. De plus, avec des collaborateurs du R.-U., des études ont aussi été lancées sur l'identification des déterminants moléculaires de la pathogénicité, aspect crucial pour comprendre comment le virus cause des dommages entraînant la mort. Les conclusions inédites découlant de ces travaux ont été publiées à la fin de 2016Note en bas de page 2.

En parallèle, nous avons étudié la transmission du virus Ebola dans différents systèmes. Nous avons d'abord voulu créer un nouveau modèle animal pour la transmission du virus afin de vérifier plusieurs hypothèses. Des furets ont été utilisés pour ce nouveau modèle, après détermination par notre groupe de la prédisposition élevée de cette espèce à EbolaNote en bas de page 3. Nous rédigeons actuellement le manuscrit sur ce nouveau modèle de transmission utilisant des furets en vue de le soumettre à une revue à comité de lectureNote en bas de page 4. Pour terminer, la transmission a été systématiquement étudiée chez des primates non humains (PNH), une espèce chez qui la transmission de l'Ebola n'a jamais été observée de manière constante. Étonnement, nous avons constaté que le virus se transmettait entre PNH (avec ou sans contact direct) dans des conditions de biosécurité de niveau 4. Cette découverte capitale a orienté l'étude de la réplication de l'Ebola dans les voies aériennes des humains infectés durant l'épidémie en Afrique de l'Ouest. La présence du virus dans les voies aériennes et des signes de sa réplication active ont été rapportés au début de 2017Note en bas de page 5.

Le Dr Kobinger et son équipe ont toujours à cœur d'être aussi transparents que possible par rapport à leurs expériences en cours et de profiter de toutes les occasions possibles de partager leurs conclusions. C'est dans cet esprit que le Dr Kobinger et un de ses étudiants diplômés, M. de La Vega, ont accepté une invitation à présenter ces conclusions au Symposium international sur les filovirus en Belgique, dans le cadre de communications orales et par affiches. La participation du Dr Kobinger à ce forum lui a valu une autre invitation à partager ses résultats à la réunion du FANG (Filovirus Animal Non-Clinical Group) au Maryland en avril 2017. De plus, le Dr Kozak a présenté ces conclusions à un auditoire de cliniciens lors des rencontres municipales sur les maladies infectieuses à l'Université de Toronto, ce qui a attisé l'intérêt du milieu médical. Le Dr Kozak entreprend plusieurs nouveaux projets examinant les implications cliniques et diagnostiques de nos conclusions. Les observations scientifiques tirées de l'expérience sur la transmission du virus chez des PNH seront soumises à des fins de publication dès que toutes les analyses auront été complétées (prévu pour l'été 2017)Note en bas de page 6.

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