Un programme de recherche visant à favoriser la survie des Canadiens victimes d’un arrêt cardiaque soudain est maintenant offert dans toutes les provinces

Les taux de survie doublent aux endroits visés par l’étude; des milliers de vies sont probablement épargnées

Une initiative de recherche visant à sauver la vie de milliers de personnes qui subissent un arrêt cardiaque hors d’un établissement hospitalier fête son troisième anniversaire.

Le Canadian Resuscitation Outcomes Consortium (CanROC) est une initiative de recherche de cinq ans conçue pour améliorer les taux de survie chez les personnes qui subissent un arrêt cardiaque à la maison ou dans un lieu public autre qu’un hôpital. Le projet est financé à hauteur de 3 millions de dollars par les Instituts de recherche en santé du Canada et la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC.

Le projet répond à un besoin pressant : on estime que 40 000 arrêts cardiaques surviennent en dehors d’un établissement hospitalier chaque année au Canada, et que de 80 à 85 % d’entre eux se produisent à la maison et le reste dans un endroit public. Bien que dans certaines communautés le taux de survie aux arrêts cardiaques survenant hors de l’hôpital atteigne près de 15 %, dans la plupart des communautés, moins de 10 % des personnes traitées par les ambulanciers survivront et recevront leur congé de l’hôpital.

Les chercheurs de CanROC souhaitent améliorer ces probabilités. Les groupes d’Ottawa, de Toronto, et de la Colombie-Britannique ont clairement montré que le contrôle de la qualité des soins préhospitaliers afin de s’assurer qu’ils sont de la plus haute qualité améliorait la survie. « Ces sites ont doublé les chances de survie avec des centaines de patients supplémentaires en vie chaque année », déclare le Dr Jim Christenson, chercheur de la C.-B. et président du comité directeur de CanROC. Il fait aussi partie des scientifiques à la tête de CanROC, les autres étant le Dr Christian Vaillancourt, de l’Hôpital d’Ottawa, ainsi que la Dre Laurie Morrison et le Dr Sheldon Cheskes, de l’Hôpital St. Michael de Toronto.

Le programme est maintenant implanté à Calgary, Edmonton, Saskatoon, Winnipeg, Montréal, dans les Cantons de l’Est, en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick, sur l’Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuve-et-Labrador et sera bientôt offert au Québec.

Grâce à ce programme, les chercheurs seront en mesure de mieux comprendre la situation du Canada en matière d’arrêts cardiaques et d’améliorer les interventions du système de santé, augmentant ainsi le nombre de survivants.

Dans le cadre de ce programme, les sites de Toronto, d’Ottawa et de la Colombie-Britannique ont recueilli des données qui regroupent dans une base plus de 100 000 cas d’arrêts cardiaques datant de 2006 à 2018. Cette base de données deviendra une source précieuse de renseignements pour les études observationnelles canadiennes telles que l’étude actuelle sur la survie, et celles sur les soins et la survie en cas d’arrêts cardiaques infantiles, sur les possibilités d’amélioration en réanimation cardiorespiratoire (RCR) et sur la comparaison des différentes applications de réanimation respiratoire, d’accès intraveineux et les types de RCR.

Le programme semble aussi avoir eu l’effet désiré chez les membres du public, car la proportion de témoins prêts à pratiquer la RCR est passée à plus de 40 %, et davantage de témoins sont préparés à utiliser des défibrillateurs externes.

Bien que le financement du programme se poursuive encore pendant deux ans, les chercheurs font preuve d’un optimisme prudent et espèrent qu’avec l’aide d’organismes partenaires, ce registre exhaustif canadien des arrêts cardiaques et l’infrastructure des essais cliniques seront pérennes et seront encore plus efficaces.

CanROC prévoit activement de mettre en œuvre des études spécifiques financées visant à améliorer les soins, notamment :

  • l’évaluation de la RCR assistée par les répartiteurs en cherchant des moyens d’améliorer la reconnaissance des arrêts cardiaques par les répartiteurs;
  • en examinant l’utilisation novatrice de la double défibrillation, en évaluant le transport précoce de patients précis pour qu’ils bénéficient d’un soutien artificiel de la circulation pendant que l’on recherche les causes de l’arrêt cardiaque;
  • en comprenant les raisons pour lesquelles les témoins hésitent à intervenir en cas d’urgence ainsi que les contrecoups émotionnels qu’ils subissent;
  • en évaluant de façon approfondie la cause des arrêts cardiaques insoupçonnés et soudains et en travaillant pour les prévenir;
  • en établissant un lien avec les autres bases de données afin de comprendre les soins prodigués après la survie initiale et en cernant les améliorations qui peuvent être apportées;
  • en évaluant l’utilisation de la technologie des applications mobiles afin de renseigner les témoins potentiels qu’une RCR est requise à proximité; et
  • en étudiant comment les chercheurs pourraient utiliser des drones pour apporter un défibrillateur automatique externe (DAE) sur le lieu de l’incident.

CanROC s’est associé à la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada pour établir un réseau plus solide de survivants d’arrêts cardiaques afin de mieux comprendre les défis émotionnels et neurologiques susceptibles de survenir lorsque l’on survit à un arrêt cardiaque et de contribuer aux politiques et aux stratégies de défense en vue d’augmenter le nombre de DAE dans les lieux publics.

« CanROC est un important programme de recherche pour notre institut et pour les IRSC; ses travaux contribuent à améliorer le sort des patients, au pays et dans le monde entier », affirme le Dr Brian Rowe, directeur scientifique de l’Institut de la santé circulatoire et respiratoire des IRSC et important commanditaire du réseau CanROC.

Date de modification :