Dr Mario Ostrowski

Les subtilités du système immunitaire

Clinicien spécialisé en maladies infectieuses à l’Université de Toronto et à l’Hôpital St. Michael’s

Étudiant en médecine au plus fort de l’épidémie de VIH à la fin des années 1980, Mario Ostrowski a tout naturellement orienté sa carrière de recherche vers ce domaine. « J’ai suivi ma formation sur les maladies infectieuses avant l’arrivée d’une bonne combinaison d’antiviraux. J’ai vu de nombreuses infections par VIH, et beaucoup de gens qui en sont morts », confie-t-il. Il est aujourd’hui clinicien spécialisé en maladies infectieuses à l’Université de Toronto et à l’Hôpital St. Michael’s. Ses projets de recherche comprennent plusieurs importantes subventions d’équipe des IRSC et le Consortium canadien de recherche sur la guérison du VIH (CanCURE).

Dans ses travaux, le Dr Ostrowski cherche principalement à comprendre les mécanismes immunitaires mis en jeu lors de l’infection par VIH, dans le but de mettre au point des vaccins et des traitements contre ce virus. En raison de la relation complexe existant entre le VIH et le système immunitaire humain, il est difficile de mettre au point un vaccin. Comme l’explique le Dr Ostrowski, « la seule injection d’un antigène par l’intermédiaire d’un vaccin ne suffit pas à lutter contre le VIH. Il faudra peut-être réguler le système immunitaire de sorte que lorsqu’il repère l’antigène, il déclenche une réponse protectrice beaucoup plus importante. » Il espère que ses travaux contribueront à venir à bout de la tâche colossale que représente la mise au point de traitements et d’un remède. « C’est très stimulant pour moi de chercher à participer à la découverte d’un remède ou d’un vaccin contre cette infection. Je veux trouver une façon de faire en sorte que le système immunitaire élimine le virus. »

Dans le cadre d’une subvention d’équipe des IRSC, le Dr Ostrowski s’intéresse à plusieurs aspects immunologiques de l’infection par VIH chez l’humain. Son équipe étudie les ligands CD40, 41BB et OX40, membres de la famille du facteur de nécrose tumorale (TNF). Ces ligands jouent un rôle important dans la coordination des réactions des lymphocytes T et des lymphocytes B à l’antigène du VIH. « Nous essayons de déterminer lesquelles de ces molécules, utilisées seules ou en combinaison dans un vaccin, pourraient activer le système immunitaire et optimiser la réponse immunitaire », dit le Dr Ostrowski. En collaboration avec l’Université de Nairobi, la subvention d’équipe comprend aussi des études sur les cellules immunitaires (lymphocytes B, et lymphocytes B produisant des NOSi) de la muqueuse intestinale de personnes infectées et non infectées par le VIH, une étude des effets sur les surfaces muqueuses d’un adjuvant du vaccin contre la varicelle et une évaluation du caractère approprié de l’échantillonnage muqueux (plutôt que sanguin) dans les études cliniques sur des vaccins.

De récents travaux sur le traitement du cancer s’intéressent à l’utilisation du système immunitaire pour éliminer ou maitriser cette maladie, une direction que la recherche sur le VIH est également en train d’emprunter. Avec l’aide d’une subvention d’équipe des IRSC, le Dr Ostrowski essaie de comprendre le mécanisme de la molécule TIM-3, associée aux lymphocytes T qui ne semblent pas arriver à éliminer le VIH. « Si nous parvenons à comprendre comment cette molécule contrecarre le fonctionnement normal des lymphocytes T, nous pourrons peut-être utiliser un traitement qui permettra de combattre le virus sans recourir à des médicaments antiviraux. »

À titre de conseil pour les jeunes chercheurs prometteurs, le Dr Ostrowski fait remarquer que l’étude de nouvelles infections par VIH pourrait mettre en lumière des stratégies décisives de traitement contre le VIH, et même un remède. « Il est important d’étudier ces nouvelles infections, étant donné que le système immunitaire des personnes qui en sont atteintes vient tout juste d’entrer en contact avec le virus. Si nous arrivons à comprendre comment le système immunitaire réagit au virus dans les tout premiers stades de l’infection, nous trouverons peut-être le talon d’Achille du VIH à cette étape. »

L’Association canadienne de recherche sur le VIH (ACRV), l’Initiative de recherche sur le VIH/sida des IRSC, la Fondation canadienne de recherche sur le sida (CANFAR), le Réseau canadien pour les essais VIH (RCE) et le Bureau de coordination de l’alliance (BCA) de recherche et de développement de l’Initiative canadienne de vaccins contre le VIH (ICVV) souhaitent adresser leurs remerciements au Dr Otrowski pour sa contribution importante à notre compréhension du VIH. Son travail s’inscrit dans un vaste effort de recherche canadien qui améliore la vie des personnes touchées par le VIH au Canada et ailleurs dans le monde.

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