Réaliser la promesse de la recherche sur les cellules souches

Dre Janet Rossant
Gracieusté de la fondation Gairdner.

Récipiendaire d’une subvention du volet Fondation des IRSC

Dre Janet Rossant
Hôpital pour enfants
Université de Toronto

La recherche de la Dre Rossant

Pour la Dre Janet Rossant, l’heure est propice à la recherche sur les cellules souches. Après des décennies de recherche sur les propriétés fondamentales des cellules souches, les chercheurs voient maintenant des traitements poindre à l’horizon.

La Dre Rossant, chercheuse à l’Hôpital pour enfants de Toronto, a contribué d’importante façon à notre connaissance de la biologie des cellules souches et du développement embryonnaire, aidant du coup à faire du Canada un chef de file de la recherche sur les cellules souches. Elle a découvert comment les cellules souches sont créées à l’intérieur de l’embryon, et ce qui leur confère leur capacité propre de se différencier en n’importe quelle cellule de l’organisme – caractéristique appelée pluripotence. La chercheuse a aussi été à l’avant-scène de la recherche sur la mutagenèse chez la souris, mettant au point des méthodes pour disloquer systématiquement les gènes dans le génome de la souris pour aider à en comprendre la fonction.

En 1993, la Dre Rossant et son collègue le Dr Andras Nagy ont démontré que les cellules souches embryonnaires sont entièrement pluripotentes – c’est à dire qu’elles peuvent se différencier en n’importe quelle cellule de l’organisme – en créant des souris à partir de cellules dérivées de cellules souches embryonnaires.

Elle a en plus exploré les applications thérapeutiques potentielles de ses découvertes. Avec son équipe, elle a montré qu’il était possible de créer à partir de cellules souches des cellules pulmonaires portant la mutation à l’origine de la fibrose kystique – une percée qui pourrait être extraordinairement utile pour déterminer le traitement de choix pour les personnes atteintes de cette maladie et trouver d’autres applications médicamenteuses.

« Examiner les cellules du patient nous donnera une bien meilleure idée de la façon dont un traitement agira chez cette personne », a dit la Dre Rossant.

Appuyer les avancées dans la recherche sur les cellules souches

Les chercheurs en ont appris beaucoup sur le développement embryonnaire au fil des ans, mais des questions demeurent. Par exemple, ils ne comprennent pas tout à fait les signaux qui contrôlent le développement de l’embryon et la formation des cellules souches. Les cellules dans l’embryon nouvellement formé doivent prendre une série de « décisions » qui guideront leur développement et détermineront quel type de cellules elles deviendront dans l’organisme. Percer ce code nous aiderait à comprendre pourquoi les embryons meurent parfois aux premiers stades de la grossesse, nous ferait faire un pas de plus vers de nouveaux traitements à base de cellules souches pour un large éventail de maladies, et rendrait les chercheurs plus aptes à créer des cellules souches. Ces derniers seraient aussi plus à même de trouver de meilleures méthodes pour tester de nouveaux médicaments en laboratoire.

Avec sa subvention du volet Fondation, la Dre Rossant aidera à répondre à certaines de ces questions encore sans réponses. Elle continuera d’améliorer notre compréhension des signaux qui déterminent le développement embryonnaire, afin que les chercheurs puissent davantage avoir recours à des cellules souches pour traiter des maladies. Elle se penchera également sur les trophoblastes – les cellules dans l’embryon qui forment le placenta – pour déterminer comment ils se développent, et comment cette connaissance pourrait aider à améliorer les traitements de fertilité. Enfin, la Dre Rossant et son équipe poursuivront leur travail pour fabriquer des cellules pulmonaires propres au patient permettant d’améliorer la mise au point de nouveaux traitements pour les maladies pulmonaires, comme la fibrose kystique.

« Nous avons maintenant les outils pour réellement comprendre les signaux qui déterminent le développement des embryons et des cellules souches. Nous pouvons désormais étudier n’importe quel système développemental, et utiliser ces connaissances pour fabriquer n’importe quel genre de cellule. »

Dre Janet Rossant

Au sujet de la Dre Rossant

La Dre Rossant a dirigé une vaste initiative financée par les IRSC sur la mutagenèse (l’étude des fonctions des gènes) du génome entier de la souris. Elle a aussi codirigé la contribution du Canada au consortium international Knockout Mouse. La Dre Rossant a mis sur pied le Centre de phénogénomique de Toronto, un établissement de recherche connu sous le nom de « Mouse House » qui crée des souris présentant des mutations génétiques précises pour les chercheurs partout dans le monde et mène des études à grande échelle sur la fonction de gènes. Outre son rôle de directrice de l’Institut ontarien de la médecine régénérative, la Dre Rossant aide à mettre en contact chercheurs, cliniciens, ingénieurs et partenaires de l’industrie pour l’avancement de la recherche sur les cellules souches. Elle a reçu le prix Michael Smith des IRSC en 2005, et le Prix international de la Marche des dix sous en biologie du développement en 2007. Elle est membre des sociétés royales de Londres et du Canada, et associée étrangère de la National Academy of Science des États-Unis. En 2015, elle a reçu le Gairdner Wightman pour ses contributions à la science et à l’environnement de la recherche en santé au Canada.

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