Utilisation appropriée des techniques d'imagerie de la colonne vertébrale au Canada – Messages clés

Jason W Busse
Université McMaster

Revue systématique de la littérature

Il y a 22 études qui ont exploré l'utilisation appropriée de l'imagerie liée à la colonne vertébrale, et elles ont toutes trouvé une certaine utilisation inappropriée. Le taux d'utilisation inappropriée de l'imagerie varie considérablement selon les critères utilisés, et il semble qu'il n'y ait pas unanimité sur une définition commune de ce qui est approprié. Dix-huit études ont exploré des interventions pour améliorer l'utilisation appropriée de l'imagerie liée à la colonne vertébrale, et les outils d'aide active à la décision semblent plus prometteurs que la dissémination passive de matériel éducatif. Les résultats importants pour les patients sont rarement pris en compte dans les études sur l'utilisation appropriée de l'imagerie.

Sondage auprès de chirurgiens de la colonne vertébrale canadiens

La plupart des chirurgiens de la colonne vertébrale canadiens (84 %) demandent des examens par imagerie pour accompagner les recommandations liées à la colonne vertébrale. L'IRM est la forme la plus commune demandée, mais il y a une stupéfiante variabilité dans ce domaine. Par ailleurs, même avec des examens par imagerie, 53 % des chirurgiens refusent plus de 20 % de toutes les recommandations sans une consultation, et moins de 20 % des patients qui sont évalués sont des candidats à l'intervention chirurgicale. Le système actuel d'orientation vers les chirurgiens spécialistes pour une évaluation de patients qui se plaignent de problèmes à la colonne vertébrale semble générer au Canada beaucoup d'imagerie qui n'est pas nécessaire.

Données sur l'utilisation dans les provinces

De 2001 à 2011, l'utilisation de l'IRM pour la colonne vertébrale a augmenté considérablement, mais cela n'a pas entraîné de baisse d'utilisation de radiographies de la colonne vertébrale ou de tomodensitogrammes, et les radiographies de la colonne vertébrale comptent encore pour près de la moitié (40 %) de tous les coûts liés à l'imagerie dans ce domaine. Comparativement à l'Ontario, la hausse des dépenses en imagerie sur la colonne vertébrale au Manitoba n'est pas proportionnelle au nombre d'interventions réalisées en raison des augmentations des coûts unitaires au cours de la période de 10 ans de l'étude au Manitoba (c.-à-d. augmentations des barèmes d'honoraires). Les disparités dans l'accès aux techniques d'imagerie de la colonne vertébrale selon la situation socioéconomique ont été documentées dans les deux provinces. L'amélioration de la coordination du système de santé pour les patients qui se plaignent de problèmes à la colonne vertébrale peut aider à rendre plus efficiente l'utilisation de l'imagerie à cet égard (p. ex. voies de l'imagerie pour le diagnostic afin de réduire le besoin d'essais « préparatoires » avec la radiographie ou le  tomodensitogramme de la colonne vertébrale avant l'IRM; d'autres modèles innovateurs de soins qui offrent une évaluation normalisée des patients qui souffrent de lombalgie pourraient permettre de rationaliser la recommandation des patients concernés pour de l'imagerie ou une consultation chirurgicale avancée liée à la colonne vertébrale).

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