Rapport de l'Équipe d'examen composée d'experts pour l'Institut de la nutrition, du métabolisme et du diabète

Présenté par : Dr Garret FitzGerald
Président, Équipe d'examen composée d'experts
Février 2011

Table des matières


Résumé

Voici un résumé des principaux sujets qui ont alimenté nos discussions. Nous croyons qu'il est plus constructif d'aborder en détail les problèmes relevés par les intervenants au sujet de l'Institut et des IRSC en général, plutôt que de s'astreindre à respecter un format rigide et préétabli. Nous avons toutefois ajouté des commentaires dans les sections prédéterminées.

Capital humain

Domaines ciblés

Gouvernance et structure

Section 1 – Mandat de l'Institut

L'Institut de la nutrition, du métabolisme et du diabète (INMD) a pour mandat d'appuyer la recherche visant à améliorer la santé relativement au régime alimentaire, aux fonctions digestives, à l'excrétion et au métabolisme pour un large éventail de maladies et de problèmes liés aux hormones, à l'appareil digestif et aux fonctions rénales et hépatiques.

Institut de la nutrition, du métabolisme et du diabète des IRSC – Évaluation interne pour l'examen international, p. 1

Section 2 – État de ce domaine de recherche au Canada

Après une consultation des représentants des parties concernées, l'Institut a diversifié ses centres d'intérêt, qui se limitaient auparavant au domaine de l'obésité. Cependant, cette dernière continue d'occuper une place importante au sein de l'INMD.

Bien que certains se soient tout de même sentis délaissés, nous sommes d'avis que la nouvelle stratégie est plus inclusive et que le milieu de recherche s'accorde pour se concentrer sur un petit nombre de domaines prioritaires. Les chercheurs dans les domaines rénal et gastrointestinal ont aussi constaté une amélioration.

Notons que l'approche mécaniste est tout de même perçue comme un domaine négligé, surtout par les médecins chercheurs, qui travaillent sur les thèmes 1 et 2.

Enfin, force est de reconnaître que l'Institut a eu une incidence sur l'ampleur du réseau des chercheurs sur l'obésité au Canada.

Impression générale de la recherche dans le domaine au Canada

L'INMD devra remédier aux lacunes en termes de capital humain dans les thèmes 1 et 2, surtout pour ce qui est des médecins chercheurs.

L'Institut devra aussi se dégager des mesures classiques de succès à court terme et faire appel à des mesures à moyen et à long terme permettant d'évaluer les résultats pour la santé.

Ces interventions nécessiteront une interaction stratégique avec d'autres organisations; l'INMD est en bonne position pour prendre la tête de cet ensemble.

Section 3 – Effets transformateurs de l'Institut

Il va sans dire que la manière dont l'Institut est perçu s'est améliorée au cours des dernières années.

Au fil des ans, l'Institut a exercé son influence pour mettre au premier plan la recherche sur l'obésité, ayant par le fait même un effet transformateur sur le milieu de recherche.

Plus récemment, il a commencé à établir des partenariats avec d'autres organismes comme Santé Canada et Statistique Canada.

Impression générale – Dans quelle mesure cet Institut a-t-il joué un rôle transformateur?

L'Institut devra prendre l'initiative et catalyser les interactions entre les nombreux intervenants faisant la collecte des données pertinentes à l'évaluation de l'impact de la hausse de la capacité de recherche sur l'obésité à moyen terme (ex. : incidence de l'obésité infantile, la prévalence de l'obésité à l'âge adulte et diabète) et à long terme (ex. : décès par maladie cardiovasculaire, indices de santé).

En outre, l'Institut pourrait jouer un rôle de catalyseur en réunissant les organismes gouvernementaux et les industries agricoles dans le but de faire de la science de l'alimentation une priorité translationnelle interdisciplinaire au Canada.

De plus, l'INMD pourrait susciter des discussions à propos de la création d'une infrastructure pour l'application des connaissances au Canada, qui pourrait s'inspirer des bourses en science clinique et en application des connaissances offertes aux États-Unis. On pourrait aussi inclure une forme de « mandat d'application » dans bon nombre de subventions.

Enfin, l'Institut pourrait encourager la discussion à propos de l'interface entre l'industrie et le monde universitaire, comme nous l'avons mentionné dans le résumé.

Section 4 – Résultats

L'INMD a créé le Réseau Canadien en Obésité et a contribué aux initiatives de formation accrue (ex. : Boot Camp sur l'obésité; Programme canadien de cliniciens-chercheurs en santé de l'enfant).

Il a réussi à obtenir des fonds provenant d'hôpitaux, de gouvernements provinciaux et d'organismes de bienfaisance, bien qu'on ne nous ait pas fourni de données à ce sujet.

En outre, l'Institut a alloué plus de financement provisoire, qui profite de manière disproportionnée aux jeunes chercheurs, que tous les autres instituts des IRSC.

Les interactions stratégiques avec les gouvernements provinciaux pourraient débuter par des « interventions phares » afin d'obtenir une démonstration de principe initiale.

Impression générale – Dans quelle mesure cet Institut a-t-il réussi à obtenir des résultats?

Les résultats obtenus à ce jour sont un bon début, mais l'Institut devra jouer un rôle de catalyseur beaucoup plus présent et créer plus de liens entre les organisations éparpillées le long du spectre de la recherche sur l'alimentation afin de mettre au point une approche stratégique permettant de saisir l'occasion qui se présente et de relever le défi. Outre la recherche sur l'obésité, cette approche peut aborder une multitude de domaines, comme la réduction du sodium, qui sont étudiés par des chercheurs de l'Institut aux intérêts différents, comme les chercheurs étudiant le rein et les néphrologues (dans le cas du sodium).

Ces interactions viendront clarifier des initiatives majeures comme celle sur les biobanques, dans lesquelles les contributions au programme et à l'infrastructure par des sources de financement distinctes sont définies au tout début du projet, mais les modalités du financement de leur pérennité ne sont pas claires. Dans ce cas, des interactions avec d'autres initiatives ayant connu ce type de problèmes, comme la Biobanking and Biomolecular Resources Research Infrastructure en Europe, seraient fort utiles.

Section 5 – Réalisation du mandat de l'Institut

Le milieu de recherche en général considère que l'INMD répond mieux à ses besoins depuis quelques années, mais l'attention particulière portée à la recherche sur l'obésité a favorisé les interactions entre les quatre thèmes de recherche financés par l'Institut.

Les mesures universitaires de rendement témoignent du succès de l'Institut dans l'exécution de son mandat.

De manière générale, les IRSC devront peut-être « faire moins, mais faire mieux », ce qui est aussi vrai pour l'INMD. Au-delà du remaniement des intérêts, cela signifie qu'il faudra interagir avec d'autres organisations quasi non gouvernementales et organismes d'aide médicale, avec les gouvernements provinciaux et avec l'industrie.

Les IRSC et l'INMD pourraient faciliter les interactions entre ces entités afin de clarifier la définition des possibilités stratégiques auprès des rédacteurs des politiques sans « perdre de vue sa mission scientifique ». Les IRSC ont déjà effectué des manoeuvres de ce type dans le cas de la recherche sur la sclérose en plaques.

En fait, la mise en évidence de thèmes transversaux interdisciplinaires parmi les programmes de l'INMD pourrait aider à aborder le problème de l'hétérogénéité de l'Institut. Par exemple, le comité a suggéré que le choix de se concentrer sur des domaines comme l'inflammation permet de recruter par appel général des participants provenant de tous les milieux traditionnels et pourrait atténuer l'impression de marginalisation structurelle.

Dans un autre ordre d'idées, l'INMD pourrait informer le public et les politiciens sur i) le temps nécessaire pour développer un médicament ou un outil diagnostique efficace et ii) la contribution de ce genre de travaux à la santé et à la richesse du pays. C'est en expliquant les tenants et aboutissants de la recherche qu'on pourra justifier la hausse des investissements en recherche fondamentale et clinique. Compte tenu de la complexité de son mandat, le budget de l'Institut nous semble fort limité.

Impression générale – Dans quelle mesure l'Institut a-t-il accompli son mandat?

L'Institut a exécuté son mandat avec brio à l'intérieur des limites étroites imposées par sa focalisation sur la recherche sur l'obésité.

L'équipe d'examen croit que l'INMD pourrait s'inspirer de cette réussite pour chercher à exécuter une vision plus large de son mandat.

En outre, l'Institut pourrait clarifier ses attentes à propos du transfert des connaissances, de son public cible et de la forme que doit prendre ce transfert. Pour ce faire, il pourrait élaborer une stratégie de sollicitation des organisations non gouvernementales et des groupes d'intérêt, qui s'inspirerait des programmes de Partenariats pour l'amélioration du système de santé.

Enfin, l'INMD pourrait utiliser son intérêt pour les interactions entre l'industrie et le monde universitaire pour participer aux débats sur des questions éthiques complexes comme les conflits d'intérêts.

Section 6 – Observations et recommandations de l'EECE

Les observations et recommandations sont abordées en détail dans le résumé.

Impression générale de la performance de l'Institut

L'Institut a réussi à bâtir un milieu de recherche sur l'obésité qui bénéficie d'une bonne visibilité internationale.

La décision de la direction actuelle de diversifier les centres d'intérêt a été bien accueillie.

L'Institut gagnerait à utiliser plus souvent son pouvoir d'influence et à promouvoir une approche plus stratégique pour résoudre les problèmes associés à la santé au Canada dans ce domaine et exploiter le potentiel commercial des découvertes.

Recommandations

L'INMD devrait s'attaquer énergiquement au manque de ressources humaines possédant l'expertise nécessaire pour combler le fossé en recherche translationnelle (approche de T1), en visant tout particulièrement les médecins chercheurs.

L'INMD devrait encourager la création d'infrastructures pour l'application des connaissances et relier les stratégies en matière de programmation et d'infrastructure en mettant l'accent sur la durabilité, qu'on parle de carrières en recherche ou de biobanques.

L'INMD pourrait jouer un rôle plus stratégique et catalytique, en tentant d'exploiter les aptitudes et les objectifs d'une multitude d'organismes afin de présenter un message accessible apte à influencer les politiques. L'Institut national de la santé et de la recherche médicale, en France, constitue un bon modèle pour l'acquisition de données sur l'obésité.

L'INMD devrait penser au-delà des mesures à court terme habituellement utilisées en milieu universitaire, et les associer à des résultats cliniques réels, preuves tangibles de la grande valeur d'un investissement en recherche.

Annexe 1 – Équipe d'examen composée d'experts

Président de l'équipe – Dr Garret A. FitzGerald
Président, Département de pharmacologie
Directeur, Institute for Translational Medicine and Therapeutics
Université de Pennsylvanie, É.-U.

Examinateur expert – Professeur W. Philip T. James
Président, Association internationale pour l'étude de l'obésité
Professeur honoraire de nutrition, London School of Hygiene and Tropical Medicine, R.-U.

Membre du CEI – Professeur Christian Bréchot
Vice-président, Affaires médicales et scientifiques
Institut Mérieux, France

Annexe 2 – Informateurs clés

Séance 1 – Examen de l'Institut

  1. Dr Philip Sherman, directeur scientifique de l'INMD

  2. Dre Stephanie Atkinson, présidente, conseil consultatif de l'Institut
    Professeure et présidente associée (Recherche), Pédiatrie
    Université McMaster

  3. Dr Denis Richard
    Directeur, Centre de recherche sur le métabolisme énergétique
    Université Laval

  4. Dr Stephen Collins
    Doyen associé, Recherche, Faculté des sciences de la santé
    Professeur, Département de médecine
    Université McMaster

Séance 2 – Consultation des chercheurs

  1. Dr John Wallace
    Professeur, Division de gastroentérologie, Département de médecine
    Université McMaster

  2. Dr Lise Gauvin
    Professeure, Département de médecine sociale et préventive
    Université de Montréal

  3. Dr Kevin Burns
    Scientifique, Maladies chroniques, Institut de recherche de l'Hôpital d'Ottawa
    Professeur, Division de néphrologie, Université d'Ottawa et Hôpital d'Ottawa

Session 3 – Table ronde avec les intervenants

  1. M. Paul Shay
    Directeur général national
    Fondation canadienne du rein

  2. Dr Steve Vanner
    Vice-président, Recherche
    Association canadienne de gastroentérologie

  3. Mme Kimberly Elmslie
    Directrice générale, Centre de prévention et de contrôle des maladies chroniques
    Agence de la santé publique au Canada

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